L’ECOTAXE, OU SYMBOLE D’UNE IDEOLOGIE QUI REND FOU
L’ECOTAXE, OU SYMBOLE D’UNE IDEOLOGIE QUI REND FOU
Il n’est pas besoin d’aller bien loin pour démonter l’absurdité de l’écotaxe (et comprendre donc le ras-le-bol généralisé dont elle fait l’objet). Deux points suffisent :
- Avec le système de l’écotaxe, un éleveur de poulet de Bretagne (ou de n’importe quelle autre région de France) pourra, pour un de ses poulets qui se retrouve sur vos étals, être soumis jusqu’à 9 fois à l’écotaxe, au gré des différentes livraisons (la plupart étant obligatoirement par voie routière) nécessaires au fonctionnement de son exploitation. L’éleveur situé à l’autre bout de la planète, outre le fait qu’il bénéficie déjà de multiples dumpings en tous genres (fiscal, social, environnemental, monétaire, etc.), et qui livre ses poulets directement dans un port ou un aéroport ne sera « écotaxé » qu’une fois pour livrer sa production sur les étals. Alors que son « empreinte carbone » est plus importante ! Cherchez l’erreur ! [i]
Mais il faut aller encore plus loin : alors que l’idéologie européiste a imposé la disparition de la quasi-totalité des droits de douanes, nous en venons, en pratique et au nom d’un écologisme absurde et du dogme du rééquilibrage des comptes publics (eux aussi imposés par l’idéologie européiste), à instaurer une douane intérieure sur ce que nous produisons nous-mêmes ! Pas (ou peu) de taxe sur les importations, une multitude sur les productions locales et nationales. Cherchez l’erreur !
- L’externalisation de la collecte de cet impôt a conduit à offrir une formidable rente de 200 millions d’euros à un acteur privé. Ce n’est ni plus ni loin que la réinstauration des Fermes générales d’Ancien régime. Comme je le disais il y a déjà quelques années, le néolibéralisme n’est rien d’autre qu’un retour au féodalisme. Au nom de l’idéologie, on supprime des postes de collecteurs d’impôts pour offrir une rente à un acteur privé, hors de tout système concurrentiel. Ici, comme dans bien d’autres sujets comme la gestion des autoroutes, on privatise les bénéfices et on collectivise les pertes. A charge du contribuable de sortir le chéquier pendant que les plus aisés peuvent vivre des rentes de leurs dividendes.
Et finalement, il est ô combien symbolique que cette taxe, ô combien stupide, ait été votée par l’UMP pour être appliquée par le PS. C’est bien la preuve que ces deux factions ont entièrement perdu pied avec la réalité, sont les serviteurs des basses œuvres d’intérêts privés et que leur idéologisation les rend imperméables à toutes formes d’intelligence pratique.
[i] Bien évidemment, le même raisonnement s’applique à tout ce qui peut être produit en France. Et l’on a guère entendu, sur ce sujet, notre pathétique chevalier de la démondialisation et du « Made in France », le sieur Montebourg.