LE RENOUVEAU DEMOCRATIQUE : 3/ Revoir la décentralisation

C’est peu dire que la décentralisation, telle qu’elle a été conduite depuis le début des années 1980, est un échec patent. Non que le concept en lui-même soit à jeter aux orties. Mais la manière dont la décentralisation a été menée en France n’a nullement rapproché le citoyen de la prise des décisions locales. Bien au contraire, elle a créé une mille-feuille illisible et incohérent au sein duquel naviguent de multiples collectivités, parfois (pour ne pas dire souvent) transformées en petites baronnies dans lesquelles se distribuent prébendes et plaçous. Le tout pour un « pognon de dingue », comme dirait l’autre (249 milliards d’euros en 2017).

Tout milite donc pour une simplification des procédés de décentralisation, qui permettrait à la fois d’en rationaliser les fonctionnements (et donc les coûts) et d’en rapprocher les citoyens. Ainsi, pourrait être imaginer une décentralisation à seulement deux niveaux :

• Celui des régions, mais révisé de manière à ce qu’elles aient une réelle cohérence (en termes d’identité, de géographie physique, de tissus économiques, de culture, etc.) et non le fatras kafkaïen généré par M. Hollande. Un nombre de 25 à 30 régions métropolitaines pourrait donner cette cohérence. Afin de conserver une attache locale, les élus régionaux seraient élus au titre d’un canton (quitte à revoir le format des catons) ;
• Celui des communes élargies. Les multiples petites communes française ne sont désormais ni viables ni cohérentes. Il ne s’agirait cependant pas pour autant de créer des mastodontes (notamment en termes de superficie) qui éloignent encore plus les citoyens des campagnes et dégradent encore davantage la qualité de leurs services publics. Le regroupement des communes ne saurait aller de pair qu’avec une révision du scrutin municipal. Tout le monde ou presque connaît son maire. Mais qui connaît ses conseillers municipaux ? Poser la question c’est déjà y répondre. Il s’agirait donc de redonner attache aux membres des conseils municipaux en les élisant non plus sur une unique liste par commune mais en les élisant au titre d’un quartier ou d’un village et tant que représentant de ceuxci au conseil municipal.

Parallèlement à ces deux niveaux, le statut des métropoles doit devenir enfin lisible et pouvoir avoir de réels leviers d’action sans être une nouvelle structure Théodule parallèle aux autres. Elle doit donc s’appuyer sur celui des communes élargies et disposer d’un véritable exécutif et d’une véritable assemblée visible des citoyens et saisissables par eux.

Dans une telle architecture, vous l’avez compris, les départements et communautés de communes disparaissent.

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