LES ETATS-UNIS ET LA CONSTRUCTION EUROPENNE (CIRCUS POLITICUS 8/14)

Christophe Deloire, Christophe Dubois
Albin Michel 2012.
Cette série d’articles visent à faire paraître les notes de lecture de cet ouvrage.
Elle n’en dispense nullement de la lecture !
Sommaire :
8/ Les Etats-Unis et la construction européenne
14/ De l’usage des
sondages dans le monde politique français
Les Etats-Unis et la construction européenne.
En 1948 était fondé l’American Committe on United Europe (ACUE), une
organisation privée donc le but était de faire barrage à la progression du communisme en Europe. En fait, l’ACUE était clairement une
émanation de la CIA, son président (William Donovan) et son vice-président (Allen Dulles, directeur de la CIA de 1953 à 1961) étant d’anciens hauts dirigeants de l’OSS (pages 153-154). La
déclaration d’intention qui sied à sa création annonce clairement l’Union européenne : mise en place d’un parlement transnational avec pouvoir de législation, abolition des barrières
douanières et du contrôle des changes, … En 1960, l’ACUE, dans une lettre à Robert Schuman, annonce sa mise en sommeil : elle a atteint ses objectifs car le Marché commun est sur les rails
(page 156). Le financement de l’ACUE, qui semble bien avoir agit en sous-main à la construction européenne, vaut également le détour car son trésorier, John McCloy, un juriste et banquier
américain, était un proche des compagnies pétrolières « les sept sœurs », de la famille Rockefeller et ami personnel de Jean Monnet (page 157). Constantin Melnik, conseiller du premier
ministre Michel Debré, l’affirme clairement : « Les deux personnes qui ont joué le plus grand rôle en Europe pour financer la politique et les
syndicats, c’est Allen Dulles et Irving Brown. (…) Dulles estimait avoir sauvé l’Europe (…). Il me citait notamment le rôle de Schuman et Monnet. Oui, Schuman et Monnet avaient des liens avec la
CIA. De Gaulle voulait que les contacts avec la CIA soient concentrés au niveau des services et que les gens de la CIA cessent de voir directement Monnet et Schuman ». Pour Christophe
Deloire et Christophe Dubois, il est clair que, tout en clamant sans cesse son indépendance, Jean Monnet a toujours agi pour placer l’Europe dans la sphère américaine (page 159).
L’International Visitor Leadership Programme (ILVP) est une autre manière pour les Etats-Unis de mettre la main sur l’élite européenne. Il s’agit tout simplement d’identifier les jeunes dirigeants étrangers à fort potentiel
et de les inviter aux Etats-Unis pour les convaincre de la supérioté du modèle américain. Budget consacré à chaque jeune pousse : 100 000 dollars (pages 170-171). Y ont participé :
Nicolas Sarkozy, François Fillon, Yves Leterme (ancien premier ministre belge), Lars Rasmussen (président du Danemark), Enda Kenny (premier ministre irlandais), Petr Necas (chef du gouvernement
tchèque), Brice Hortefeux, Valery Giscard d’Estaing, Lionel Jospin, Alain Juppé (pages 172-174). Le programme revendique la bagatelle de 326 chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des milliers
de ministres (page 172) !
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