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L'Oeil de Brutus

DU CHEVAL POUR DU BŒUF : SYMBOLE DE L’INCURIE DES MEDIAS ET DE L’UNION EUROPENNE

12 Février 2013 , Rédigé par L'oeil de Brutus Publié dans #Idées

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DU CHEVAL POUR DU BŒUF : SYMBOLE DE L’INCURIE DES MEDIAS ET DE L’UNION EUROPENNE

 

 

Cela a occupé l’ensemble du champ médiatique pendant tout un week end : on nous a servi du cheval dans nos assiettes quand nous croyions manger du bœuf. Relégués donc en seconde division : la situation explosive en Tunisie, la guerre au Mali et le mariage gay (mais à n’en pas douter celui-ci retrouvera rapidement le chemin du « prime » et si ce n’est pas le cas la GMA[1]prendra le relais). La Syrie ? L’explosion du chômage ? L’euro cher ? L’énorme pic de pollution qui contraint la Chine à arrêter ses usines ? Les conséquences pratiques de la diminution du budget de l’UE ? L’incapacité chronique du gouvernement, et de son chevalier Montebourg, a contré la désindustrialisation,  etc. On s’en fout : l’important c’est de jouer sur les peurs et les fantasmes des consommateurs. C’est bien plus vendeur. Et puis cela ne sollicite guère les neurones, contrairement à ce qui pourrait être une information rationnelle à l’égard des citoyens. Mais le citoyen, on en a cure. Vive l’individu-consommateur lobotomisé !

Pendant quelques jours, la Terre a donc tourné autour d’un bœuf à tête de cheval (ou d’un cheval à tête de bœuf, on ne sait plus très bien). Quelques jours auparavant, elle tournait autour de l’hôpital de Port-Royal et encore quelques jours plus tôt autour de la libération de Florence Cassez. Galilée et Copernic doivent en manger leurs chapeaux car il semblerait bien que l’héliocentrisme médiatique se soit aujourd’hui déplacé vers le Vatican. Mais gageons que cela ne durera pas très longtemps.

Outre le fait que nos médias semblent complètement monotaches séquentiels, on relèvera également leur terrible incapacité à prendre de la hauteur sur quelque sujet que ce soit (hors la notable tribune de Périco Légasse dans Marianne[2]). Car, emmurés dans l’idéologie européistes, quasiment aucun d’entre eux ne relève un fait pourtant simple : pendant que l’on impose des quotas à nos éleveurs, voire qu’on les paye pour ne pas produire, des merdes alimentaires traversent l’Europe via des circuits financiers opaques pour finir dans nos assiettes[3]. On savait que le libre-échangisme dogmatique de la Commission européenne encourageait les dumpings fiscal, environnemental et social ; on sait dorénavant qu’il en est de même pour le dumping sanitaire. Non content d’être l’Europe du chômage, de la régression sociale, de l’euro cher, des délocalisations, de l’impuissance internationale, de l’écrasement des démocraties souveraines, de la tyrannie des marchés et surtout de l’asservissement aux lobbys[4] (et donc de la loi du plus fort ou plutôt du plus riche) l’UE est aussi l’Europe de la malbouffe.

Dont acte. Il n’y aurait pas des élections européennes dans un an ?

 



[1] Gestation médicalement assistée

[3] « Findus vend sans le savoir des lasagnes à la viande de cheval à des clients pensant acheter des lasagnes à la viande de bœuf.
Tavola, filiale de Comigel, fabrique sans le savoir des lasagnes à la viande de cheval qui devraient être au bœuf pour Findus.
Spanghero vend pour du bœuf de la viande de cheval à Comigel sans le savoir.
Spanghero, filiale de Pujol, propriété de la coopérative agricole Lur-Berri, achète sans le savoir de la viande de cheval à un trader alimentaire néerlandais ayant sous traité sans le savoir de la viande de cheval à un trader chypriote qui achète sans le savoir de la viande de cheval à des abattoirs roumains
. » Périco Légasse, id.

[4] Lire Christophe Deloire et Christophe Dubois, Circus Politicus¸ Albin Michel 2012. http://loeildebrutus.over-blog.com/article-circus-politicus-partie-1-sur-14-114321195.html

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