A QUAND LE NON-CUMUL DES MANDATS DANS LES MEDIAS ?
A QUAND LE NON-CUMUL DES MANDATS DANS LES MEDIAS ?
Lorsque l’on voit un journaliste le soir sur BFM-TV, entends sa chronique le lendemain matin aux aurores sur RMC-Info ou Europe 1 puis lit son « analyse » quelques minutes plus tard dans Les Echos[1], on peut légitiment se confronter aux mêmes interrogations que pour une personnalité politique simultanément député, maire, président d’une société d’économie mixte, vice-président de la communauté de communes, président de l’office HLM, etc. A savoir principalement :
- Le monde médiatique ne serait-il pas sous la coupe d’un nombre très limité de personnes qui truste tous les postes et impose une pensée plus ou moins unique ?
- En multipliant les chaires et les apparitions, quand est-ce qu’un journaliste peut trouver le temps indispensable à la recherche documentaire, l’enquête, l’analyse et la réflexion pourtant censément indispensables à sa déontologie ?
Poser ces questions, c’est déjà y répondre. Si les médias sont le 4e pouvoir – et quand on constate leur poids phénoménal dans les décisions électorale et politique on ne peut que l’affirmer – alors pourquoi seraient-ils exempts des mêmes types de régulations que les trois autres pouvoirs ? S’il l’on juge aberrant qu’un élu puisse être simultanément député, maire, président d’une société d’économie mixte, vice-président de la communauté de communes, président de l’office HLM, responsable exécutif d’un parti politique ou encore avocat, pourquoi en serait-il différent d’un journaliste ? Imaginerait-on un magistrat à la fois procureur, juge d’instruction et avocat libéral ?
[1] Ces pratiques ont déjà été largement dénoncées par Serge Halimi, Les Nouveaux chiens de garde, Raison d’agir 2005. Voir également l’adaptation cinématographique de Gilles Ballastre et Yannick Kergoat.