DE L’AUSTERITE A L’IMPLOSION SOCIALE
DE L’AUSTERITE A L’IMPLOSION SOCIALE
Billet également paru sur le site Gaulliste libre
A quel pays et quelle époque s’appliquent ces citations ?
« Les classes moyennes, pour leur part, ont vu s’approfondir les fractures apparues durant la dictature militaires. Le chômage, la chute dans l’informel, la dégradation des services publics, la contraction de l’emploi dans le secteur bancaire affectent leurs strates inférieures, qui tendent à se prolétariser, tandis que la sophistication des services et l’expansion du secteur financier ont permis à une autre frange de se raccrocher à la dynamique mondialisée de modernisation de l’investissement du capital. Les différences de revenus, de patrimoine et, en conséquence, d’idéologie permettent de moins en moins d’englober ces secteurs intermédiaires dans une seule catégorie. »
« Ils (les classes pauvres) ont le sentiment de ne rien devoir à une société organisée dont ils ne reçoivent rien. Leur seul contact avec elle demeure la contagion des styles de consommation ou la violence policière, et les formes diverses d’action, légales ou illégales, leur permettent de survivre matériellement et spirituellement. Ils sont la grande énigme de la société. Celle-ci n’aura pas d’autre choix que de prendre en compte leur itinéraire de violence, de banditisme, de culture de la protestation, de luttes sociales et politiques …. »
Il vous semble reconnaître, au moins en partie, l’état social de la France ? En tout état de cause, l’écrasement des classes moyennes tel qu’il est ici décrit n’est ni plus ni moins que la résultante de « l’effet sablier ». Quant à la seconde citation, on jurerait voir nos banlieues abandonnées par tous les gouvernements successifs de ces 30 dernières années.
Et pourtant, à défaut de notre situation actuelle ou notre avenir proche, Emir Sader1, l’auteur de ces citation, décrit ici le Brésil d’il y a 12 ans … après une bonne cure d’austérité néolibérale. Serions-nous donc en train de suivre les traces de la société brésilienne avec ses favelas aux côtés des grandes fortunes pleines de morgue et d’arrogance, sa criminalité galopante et ses beaux quartiers protégés par des milices privées ? C’est en tout cas, à coups d’austérité et de « politique de l’offre », et dans la lignée de son prédécesseur, le chemin que nous trace M. Hollande.
Source de l'illustration : Banksy
1 : Manière de voir, septembre 2010 ; article que l’on peut retrouver ici.