UNE OLIGARCHIE REFRACTAIRE AUX REFORMES
Cet article est à insérer dans une série d’articles s’appuyant sur mes notes issue des la lecture de L’Oligarchie des incapables, de Sophie Coignard et Romain Gubert. Il ne dispense bien sûr en rien de la lecture de cet excellent ouvrage qui permet de bien comprendre comment une partie significative de notre « élite » a abandonné le service du bien commun.
Depuis 30 ans, l’oligarchie en place s’est insidieusement, et avec succès, opposée à toute réforme fond de l’ENA (pages 175-178), mais aussi à toute réforme de l’administration ce qui explique que celle-ci conserve encore 800 corps différents, permettant de justifier quelques menus petits privilèges (pages 180-181). Pourtant, Dominique de Villepin avait tenté de créer un poste de « super DRH » de la fonction publique pour mettre fin aux absurdités du système (page 231). Il a même obtenu de Jacques Chirac un décret pour créer ce poste en 2006. Le Président avait voulu imposer un membre de sa Cour, Dov Zerah (voir article à venir), auquel le premier ministre s’est formellement opposé (pour ne pas avoir un franc-maçon à un poste aussi stratégique). Cinq ans après, il n’existe toujours pas : l’oligarchie a bien fait comprendre que celui-ci qui oserait s’y attaquer s’y casserait irrémédiablement les dents (pages 183-184).
Le traitement de la dette publique relève de la même approche. En 2003, le ministre des finances, Francis Mer, tente d’alerter le Président Chirac sur l’extrême gravité de la situation de la dette française. Il se voit rétorquer : « Ecoutez, Mer, ça fait trente ans qu’on se débrouille comme ça. Alors, on peut bien continuer un peu non ? » (page 184).
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