LES TRAHISONS DE LA GAUCHE FRANCAISE (Circus Politicus, partie 5/14)
CIRCUS POLITICUS
Christophe Deloire, Christophe Dubois
Albin Michel 2012.
Cette série d’articles visent à faire paraître les notes de lecture de cet ouvrage.
Elle n’en dispense nullement de la lecture !
Sommaire
:
5/ Les trahisons de la gauche française
14/ De l’usage des
sondages dans le monde politique français
Les trahisons de la gauche française.
Si les projets des technocrates peuvent d’ailleurs aller très loin en termes de « gouvernance européenne », ils en ont
certainement une dette vis-à-vis de ceux qui prétendent représenter la « social-démocratie » en France[i].
Ainsi, Dominique Strauss-Kahn envisage-t-il le 19 novembre 2010 devant un parterre de banquiers allemands réunis à Francfort ni
plus ni moins que de créer une « autorité budgétaire centralisée, aussi indépendante politiquement que
le banque centrale européenne. (…) Cette autorité fixerait les orientations budgétaires de chaque pays membre et allouerait les ressources provenant du budget central pour mieux atteindre le
double objectif de stabilité et de croissance ». Si une telle idée était mise en application, on se demande bien quel sens pourrait encore avoir les mots politique et
démocratie, et il faut dire que le TSCG semble bel et bien une première étape faire ce si beau « rêve européen » (page 27).
DSK n’est évidemment pas le seul grand ponte du parti socialiste à tourner ostensiblement le dos aux mots
« souveraineté » et « démocratie ». L’ancien premier ministre Michel Rocard pousse la logique jusqu’au bout devant l’université d’été du MEDEF en 2010 : « Les souverainetés nationales ont dépassés leur stade d’efficacité et elles entrent dans la période de la nuisance » (page 107). Il va même jusqu’à brosser
affectueusement le dos de son auditoire : « Le seul milieu humain qui connaisse quelque chose au monde extérieur, ce n’est pas vraiment les
journalistes, ce n’est pas les politiques, ils ne se réfèrent qu’à leurs seules traditions, ce n’est pas le monde salarial et ses syndicats, ce n’est pas beaucoup nos intellectuels, trop
sensibilisés par leur langue et leur culture, c’est vous, les patrons ! (…) Vous n’avez pas de substitut, vous êtes la seule expertise sur le monde extérieur et ce qui s’y passe. Dites vos
peurs, faites pression, il est grand temps. Mais ne laissez pas passer. » (page 107)[ii].
[i] Voir également le paragraphe consacré à Pascal Lamy dans
« Les ministères du monde ».
[ii] La citation est quelque peu sortie du contexte, mais le
fond y est ! La vidéo est disponible ici : http://www.dailymotion.com/video/xepq6z_rocard-a-l-universite-du-medef_news.
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