LES BONS POINTS DU FMI A L’UMP
L’UMP se gargarise des bons points de libéralisme accordés par le FMI (lire : http://www.lemouvementpopulaire.fr/actualites/Le-FMI-salue-la-gestion-de-la-crise-par-la-France-10409.html ). Pourtant en revenant un peu sur le passé, il n’y a pas de quoi être ni fier ni optimiste.
Dans les années 80-90 la plupart des Etats d'Amérique latine se sont retrouvés en cessation de paiement. En échange de ses prêts, le FMI leur a imposé de drastique cures d'austérité à coups de privatisations, monétarisme et contrôle des déficits publics. Le remède a été pire que le mal : comme la Grèce actuellement, les économies sud-américaines ont été incapables d'absorber le choc et se sont retrouvées dans une dynamique de récessions sans fin jusqu'aux émeutes de la faim en Argentine à la fin des années 90. Depuis, en suivant l'exemple du Brésil qui a remboursé ses prêts au FMI par des emprunts internes[1] (se débarrassant de plus ainsi de la tyrannie des marchés), toute l'Amérique du Sud - ou presque - a tourné le dos au FMI et à son "consensus de Washington". Et son économie s'en porte beaucoup mieux, merci pour elle. A noter que pendant que le FMI distillait son austérité à l'Amérique du Sud, il distribuait les bons points au Chili de Pinochet (sur le sujet, lire Naomi Klein, la Stratégie du Choc).
Que les choses soient claires : je ne reproche pas à notre gouvernement d'équilibrer les comptes publics, bien au contraire. Je lui reproche de le faire après avoir lui même largement accru les déficits en multipliant les cadeaux à sa clientèle. et je ne pense pas seulement au bouclier fiscal : TVA restaurateur (coût : 4 Mds€ / an), défiscalisation des héritages, crédit d'impôt recherche (4 Mds € / an), défiscalisation des heures sups , multiples contrats d'externalisation de la fonction publique ... etc. L'ensemble des allégements fiscaux accordés depuis 2002 représentent 100Mds€/an, soit quasiment le montant du déficit annuel ... Qui plus est la plupart de ces allégements sont des niches et ne s'appliquent que sur les revenus du capital .... Bel exemple d'un gouvernement qui veut promouvoir la valeur travail ....
In fine, après avoir lui-même mis le budget en déficit, le gouvernement se sert de cette excuse pour sabrer dans notre fonction publique, à commencer par la santé. Et pourtant, il se refuse à faire une vraie réforme de la fiscalité (http://loeildebrutus.over-blog.com/article-pour-une-reforme-radicale-de-la-fiscalite-65357242.html et http://loeildebrutus.over-blog.com/article-pour-une-revolution-fiscale-75061097.html ) qui elle seule pourrait rééquilibrer les comptes publiques.
[1] C’est également ce que je préconise : http://loeildebrutus.over-blog.com/article-les-mensonges-de-la-dette-publique-61745383.html