LA PIEUVRE GOLDMAN SACHS (Circus Politicus 11/14)
CIRCUS POLITICUS
Christophe Deloire,
Christophe Dubois
Albin Michel 2012.
Cette série d’articles visent à faire paraître les notes de lecture de cet ouvrage.
Elle n’en dispense nullement de la lecture !
Sommaire :
11/ La pieuvre Goldman Sachs
14/ De l’usage des
sondages dans le monde politique français
La pieuvre Goldman Sachs.
Depuis plusieurs années, la banque américaine a su patiemment tisser ses toiles pour placer ses cadres dans à peu près tous les hauts lieux de pouvoir, ou à contrario récupérer à son service d’anciennes personnalités de ces mêmes lieux (pages 213-217). La liste
est impressionnante :
- Robert Rubin, secrétaire d’Etat au Trésor
(équivalent de ministre des finances) de Bill Clinton est ancien patron de Goldman Sachs.
- C’est également le cas de son successeur républicain, Henry Paulson, le secrétaire
d’Etat au Trésor de Georges W. Bush.
- Romano Prodi a œuvré pour Goldman Sachs de
1990 à 1933 et de 1997 à 1999, mais il a aussi été président du Conseil en Italie (1996-98 et 2006-08) et président de la Commission européenne
(1999-2004).
- On ne présente plus Mario Draghi, le président de la BCE, qui a été vice-président de
Goldman Sachs international de 2002 à 2005, à une époque où il se pourrait que la banque ait aidé la Grèce à maquiller ses comptes ….
- La banque a aussi su attirer dans ses filets Otmar Issing, ancien membre du conseil
exécutif de la Bundesbank, et à ce titre l’un des pères fondateurs de l’euro. Et c’est le même Otmar Issing que l’on retrouve au sein du groupe de « haut niveau » chargé en 2008 par la
Commission européenne de la supervision des banques. Un banquier de l’un des organismes financiers les plus puissants de la planète chargé de la régulation des banques, la Commission européenne a
décidemment bien le sens de la dérision. En 2010, Omar Issing publie une tribune dans le Financial Times dans laquelle il affirme que l’Europe n’a
pas les moyens de sauver la Grèce[i].
Il est vrai qu’en tant qu’ancien cadre de Goldman Sachs, et étant donné les agissements de cette dernière avec les dirigeants du Trésor grec, il devait être bien placé pour le
savoir.
- Et bien sûr d’anciens commissaires européens à la concurrence : Mario Monti
(ancien président du Conseil italien) et Peter Sutherland (cf. paragraphe précédent). Pour ce dernier, cela devient d’ailleurs une tradition familiale : alors qu’il officie toujours pour
Goldmans Sachs, son fils est devenu membre du cabinet du commissaire Charlie McCreevy, chargé … des services financiers !
Goldman Sachs sait également rayonner à travers les officines de la Trilatérale et du Bilderberg :
- Le discours inaugural de la conférence annuelle de la Trilatérale en 2003 est réalisé par Antonio Borges, vice-président de Goldman Sachs international.
- L’un des deux vice-présidents de la Trilatérale, Vladimir Dlouhy, est également conseiller international de Goldman Sachs (ainsi qu’ancien ministre du commerce de la République Tchèque).
- Un autre conseiller international de la banque américaine, Martin Taylor, fut également
longtemps secrétaire général du Bilderberg.
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