ET SI FRANCOIS HOLLANDE NOUS PARLAIT DE RENE TEULADE ET DE LA MRFP
ET SI FRANCOIS HOLLANDE NOUS PARLAIT DE RENE TEULADE ET DE LA MRFP
Cet article s’appuie sur l’enquête effectuée par Sophie Coignard et Romain Gubert, L’Oligarchie des incapables, Albin Michel 2012 (pages 48-52).
René Teulade a été un éphémère ministre des affaires sociales de François Mitterrand. Mais il est surtout un élu de Corrèze et un proche de François Hollande (il était son suppléant à l’Assemblée Nationale de 1997 à 2002).
Mais ce qui est le plus intéressant est surtout qu’il a été un dirigeant de la Mutuelle de la Retraite de la Fonction Publique (MRFP). Cette fonction est normalement bénévole, mais cela ne l’a pas empêché, à ce titre, de jouir à gracieusement d’un confortable 4 pièces rue de Solferino (loyer annuel de 150 000 francs par an dans les années 90), d’une Safrane de fonction, d’indemnités de sujétion, de représentation et de … présence estivale (!). Alors qu’il quitte la MRFP en 1994, il continue à profiter de sa voiture jusqu’en 1998 et de son appartement jusqu’en 1999.
Dans le même temps, le Cref (Complément de retraite des fonctionnaires), une complémentaire retraite gérée par le MRFP, subit de graves difficultés … au point d’amputer de 30% les pensions de ses adhérents. L’un d’eux a osé se plaindre auprès de l’actuel candidat aux élections présidentielles dans un courrier datant de 2003. En réponse, il a reçu du député de Corrèze une lettre de compassion et … de menaces indirectes de plainte pour diffamation[i]. Pourtant, le 8 juin 2011, René Teulade a finalement été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d'amende pour abus de confiance par le tribunal correctionnel de Paris, celui-ci relevant au passage « le décalage entre les valeurs affichées (les idéaux mutualiste et social, le bénévolat) et le comportement des prévenus, décalage choquant (…) dont les prévenus ne semblaient toujours pas avoir pris conscience au cours des audiences ». Et M. Teulade a de plus eu le culot de faire appel …
Ainsi, François Hollande peut bien se faire le champion du retour à une présidence « normale » et de la moralité dans les affaires publiques, la clique qu’il traîne derrière lui relève du même genre d’oligarchie que celle de son supposé principal adversaire (ce qui n’excuse en rien les inadmissibles dérives de la République dite « irréprochable » de ces cinq dernières années). Et d’autres affaires sont là pour nous le rappeler (les Guérini ou encore les suspicions de corruption dans le Nord-Pas-de-Calais).
Le PS n’est pas une alternative crédible à l’UMP (lire Critique du projet Hollande et François Hollande dis moi qui te conseille je te dirai qui tu es). Et ne nous laissons pas berner : le FN masque ses idées nauséabondes derrière une conversion de dernière minute à un protectionnisme incohérent avec l’ensemble de son programme.
Il reste donc peu de choix pour se trouver un candidat effectivement républicain.
[i] L’intégralité de cette lettre de M. Hollande (avec ses fautes de syntaxe et d’orthographe …) est disponible dans l’ouvrage de référence.