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L'Oeil de Brutus

ELITE ET CLASSE DOMINANTE

25 Août 2011 , Rédigé par L'oeil de Brutus Publié dans #Idées

 

 

Quelques réflexions suite à une discussion avec Frédéric Barberousse (remerciements au passage !).

 

Toute société à selon moi effectivement besoin d'une "classe dominante". Mais pour que l'équilibre se maintienne il y a 2 conditions, inévitablement liée entre elles :

-          Que cette classe dominante se confonde avec l'élite, au sens littéral du terme (= les meilleurs). Dans la société féodale, la noblesse guerrière constitue effectivement l'élite car la préoccupation majeure de la société est la préservation contre les invasions étrangères et que cette noblesse est supposée être la meilleure dans ce domaine.

-          Qu'il y ait communication entre les classes, c'est à dire que ceux qui n'appartiennent pas à la classe dominante mais font leur preuve y soient admis. Pour reprendre l'exemple de la féodalité, jusqu'au début du Bas Moyen-âge les anoblissements de roturiers qui se distinguent sont monnaie très courante. A partir de Louis XIV, les anoblissements se raréfie de plus en plus, la Cour se renferme sur elle-même et s'amuse à se quereller sur l'ancienneté de ses lettre de noblesse (et non plus sur la valeur guerrière de ses membres).


A la veille de 1789, la classe dominante n'est plus l'élite et non seulement elle n'accepte pas d'admettre de nouveaux membres en son sein mais en plus elle les méprise (n'oublions pas que c'est le renvoi de Necker qui met le feu aux poudres).


La désolidarisation de la petite noblesse vis à vis de la haute noblesse à cette époque est également intéressante à examiner. La petite noblesse provinciale avait probablement perçu la "dé-élitaisation" de la Cour et restait plus proche du peuple et de son rôle de protection. A noter que dans les régions où cette petite noblesse est restée, pour une raison ou une autre, solidaire de l'Ancien régime (Bretagne, Vendée, Provence), la Révolution a eu les pires difficultés à s'imposer.

Cette dichotomie entre petite et haute noblesse en 1789 me fait beaucoup penser à la situation des chefs de PME vis à vis des patrons de multinationales et des rentiers du capital aujourd'hui ....

 

D’une manière plus générale, viennent alors naturellement les questions suivantes : la classe dominante actuelle est-elle encore une élite ?  Accepte-t-elle l’insertion de nouveaux membres au mérite ? Défend-elle encore l’intérêt général ? En résumé, peut-elle encore se réclamer de l’éthique de responsabilité[1] ?

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