Le gouvernement en guerre contre les familles ?
Le gouvernement en guerre contre les familles ?
La décision laisse pantois : le gouvernement Valls a décidé de diviser par trois la « prime de naissance » (à partir du 2e enfant) et par deux la durée légale du congé parental accordé aux femmes. En sus, les aides aux gardes d’enfants seront diminuées pour les ménages les plus « aisés » (reste à voir comment ce gouvernement défini « aisé »)[i].
Sans revenir sur les débats qui ont largement animés le « mariage pour tous » ou l’ABCD de l’égalité, c’est à se demander si François Hollande et ses sbires n’ont pas ouvertement déclaré la guerre aux familles. Dans un contexte déjà tendu, ces dernières mesures font l’effet d’une véritable provocation.
Et tout cela pourquoi ? Pour obtenir 700 M€, soit même pas 5% du déficit de la sécurité sociale (près de 15 milliards €) …
Mais la vraie question est sans doute : pour qui ? Pour donner des gages à Bruxelles et à sa doxa néolibérale austéritaire de réduction des déficits à tous prix ?
La France conserve un atout majeur sur le continent européen : sa démographie dynamique qui lui offre une population jeune, donc à priori plus dynamique et surtout plus à même de financer son modèle social et de préserver les équilibres sociétaux. Et cette démographie doit beaucoup à la politique familiale mise en place à la sortie de la 2e guerre mondiale (même si, bien sûr, d’autres facteurs l’expliquent). Même cela, François Hollande, destructeur en chef aux ordres de la technocratie bruxelloise et de ses amis « financiers » à qui il faudra bien rembourser, quoi qu’il en coûte, les montages de dettes (pas forcément légitimes …) accumulées pendant les quatre dernières décennies, a décidé de le détruire. Le tout par des mesures annoncées à l’emporte-pièce, sans vision d’ensemble (on aurait pu construire un large débat autour de la manière dont nous voulons faire évoluer notre politique familiale, mais de cela nenni).
Et quel sera l’effet à court et moyen terme ? Ce ne sont certes pas 700M€ qui vont peser lourd face aux 2000 milliards d’euros de dettes. Par contre, cela pèsera lourd sur les budgets des ménages, donc de leur consommation, et, in fine, sur l’activité économique et donc l’emploi. Quelqu’un au PS a-t-il jamais entendu parler du multiplicateur keynésien ?
Illustration : Marisol Touraine, ci-devant ministre des affaires « sociales », de la Santé et du « droit des femmes » (beaux artifices de novlangue …). Origine : Europe1.fr
[i] Dans le même temps, de nouvelles coupes sont prévues dans les dépenses des hôpitaux et la CSG sera relevée pour les retraités les plus « aisés ».