LE PARTI SOCIALISTE VEUT CASSER LES RETRAITES
LE PS veut casser les retraites
Article initialement paru sur Gaulliste libre.
Le blog Contre la Cour publiait il y a quelques jours un article extrêmement intéressant sur le vote des eurodéputés français au Parlement européen pendant la législature qui touche à sa fin.
Pour ceux qui avaient encore des doutes, on ne peut qu’y constater la forte convergence de votes entre les eurodéputés issus du PS et de l’UMP, confirmant donc qu’il n’y a guère plus que l’épaisseur d’un papier à cigarette entre ces deux clans[i].
Mais un scrutin mérite peut-être encore plus d’attention que les autres : le vote du 21 mai 2013 portant résolution sur « une stratégie pour des retraites adéquates, sûres et viables ». Ce vote (non contraignant) invite les Etats à promouvoir la retraite par capitalisation et à réformer (comprendre « supprimer », puisqu’il faut promouvoir le système par capitalisation) la retraite par répartition[ii], tout en supprimant toute notion d’âge de départ obligatoire à la retraite. Précisons que la retraite par capitalisation entraîne la reproduction, et généralement accroit fortement, les inégalités de revenus du monde du travail lors des départs à la retraite. En outre, la retraite par capitalisation permet aux fonds de pension de s’accaparer d’énormes masses financières qui leur donnent une emprise non négligeable sur l’économie réelle.
Que constate-t-on sur ce scrutin ? Les eurodéputés UMP, et leurs compagnons du MODEM, votent, à l’exception de quelques absents, comme un seul homme en faveur du texte. Mais ils sont largement rejoints en cela, presque comme un seul homme, par le PS : aucun eurodéputés PS ne se prononce en défaveur du texte :
Votent pour : Pervenche Beres, Françoise Castex, Jean-Louis Cottigny, Harlem Désir, Sylvie Guillaume, Liem Hoang Ngoc, Gilles Pargneaux, Isabelle Thomas, Catherine Trautmann, Bernadette Vergnaud, Henri Weber.
Absents : Eric Andrieu, Patrice Tirolien.
Ne siégeant plus : Kader Arif, Estelle Grelier, Stéphane Le Foll, Vincent Peillon.
Notez bien que dans les votants « pour », on retrouve l’actuel secrétaire général du PS (Harlem Désir) : le PS est bel et bien le parti de l’argent et de la trahison sociale.
Ce vote suffit donc à lui-même pour montrer la forte convergence idéologique néolibérale qui règne entre le PS et l’UMP. Et s’il en est à avoir des doutes quant à l’intérêt de se déplacer aux urnes lors des prochaines échéances électorales, en voici au moins un : bouter hors de l’enceinte de Strasbourg (cette ville ô combien symbolique de l’indépendance de la France et de la souveraineté du peuple français[iii]) l’engeance néolibérale qui y règne.
Sur le sujet, lire également :
http://www.contrelacour.fr/influence_union_europeenne_reforme_retraite/
[i] : C’est pourquoi le PS s’égosille à faire croire à une plus forte épaisseur de ce papier à cigarette en lançant, tels des pavés dans la marre, de soi-disant grandes réformes sociétales, sur lesquelles, au passage l’UMP n’est pas si loin d’être convergent (par exemples : plusieurs membres d’importance de l’UMP se sont prononcés publiquement en faveur du « mariage pour tous » tandis que la théorie du genre a bel et bien été introduite à l’éduction nationale sous le ministère de Luc Chatel).
[ii] Le système par répartition, qui est le système actuellement en vigueur en France depuis sa mise en place par le Conseil National de la Résistance, implique que les actifs cotisent pour payer les pensions des retraités (jusqu’à ce qu’à leur tour les actifs devenus retraités voient leurs pensions financées par les nouveaux entrants du marché du travail). A l’opposé, le système par capitalisation implique que chaque individu cotise de lui-même, généralement à un fonds privé, pour retrouver le bénéfice de ses cotisations personnelles une fois à la retraite.
[iii] Et c’est aussi tout un symbole que ce soit dans cette belle ville que l’on s’échine à mettre à bas les réalisations du Conseil Nationale de la Résistance.